En dépit de quelques allusions de Judith «Zebra» Knight (JZK) sur des comportements du personnage Ramtha, le discours est commun aux deux sens du terme. On imagine la confusion qui naîtrait auprès d’un public, de ce que l’un contredise l’autre. Une lecture consiste ainsi à ne pas faire de distinction entre les différentes expressions et de les considérer comme une pensée globale car le charisme de JZK/Ramtha repose sur l’apparente cohésion d’une vision de l’existence.

Judith «Zebra» Knight, Ramtha, la Ramtha’s School of Enlightenment (RSE): une femme, un « maître » spirituel, une organisation. Ou le passage de l’expression individuelle au tamis d’un contexte, entraînant des convictions, des croyances, et parfois l’engagement. Les conditions qui participent à l’émergence d’un phénomène collectif sont diffuses mais certains schémas déjà rencontrés attirent l’attention. Une pensée comme celle de JZK/Ramtha qui fait coexister des menaces poussées à leur paroxysme, des théories de conspirations, une construction mythologique, une hiérarchie des existences, un culte de la personnalité, une vision fataliste de l’univers, une adhésion fanatique, ça n’est pas anodin. Il n’y a pas si longtemps, une pensée qui s’articulait de cette façon contenait la théorie et déjà l’appel de ce qu’allait devenir le nazisme avec «Mein Kampf» («Mon combat») d’Adolf Hitler avant qu’il ne devienne « führer » (« guide »). Justifiant une posture radicale face aux obstacles d’un quotidien et d’une période de crise. Associant l’action civilisatrice à une théorie de l’évolution. Construisant une mythologie de la race aryenne. Scindant l’humanité par la doctrine du racisme dont découlait une hiérarchisation des êtres. Dédiant le langage à la seule expression d’une propagande au service d’un guide, d’un parti, d’un programme.

Les parallèles entre JZK/Ramtha et Hitler sont nombreux. Par les références historiques et la possibilité d’un intérêt par extensions : Edward Bulwer Lytton, la théosophie de Blavatsky, l’anthroposophie de Rudolf Steiner, l’occultisme de la Société Thulé, les recherches de l’archétype de Carl Jung, la philosophie d’Heidegger, Nietzsche… Mais également avec des sujets aussi divers que les théories de la « Terre creuse », de l’Atlantide, du Vril, des enfants indigo, les Illuminatis… Et dans un rapport plus immédiat au quotidien dans les interactions de l’individu et d’une société : psychologiques, économiques, médiatiques, sociologiques, culturelles, religieuses… Les controverses n’excluent pas les questionnements, mais c’est l’efficacité du fanatisme d’amener partisans et détracteurs à s’opposer. Et le rôle de la propagande de maintenir et si possible accroître les distances. Ce qu’Hitler et JZK/Ramtha ont manipulé parmi d’autres, c’est la relation complexe d’une communauté humaine avec son temps et son histoire pour en faire un contexte qui servait leurs ambitions.

La stature de JZK/Ramtha prend racine dans un récit épique du personnage Ramtha, conquérant sanguinaire lémurien ayant exterminé une tyrannie atlante et conquis les trois quarts du monde connu « il y a 35000 ans ». Cette revendication de conquérant meurtrier peut déjà amener à lire Hitler et trouver notamment dans l’association de « Ramtha le livre blanc » et de « La dernière valse des tyrans » l’équivalence d’un « au nom de qui et de quoi » présents dans « Mein Kampf ». « Au nom de qui » a le mêrite de la clarté : le soldat Hitler et le conquérant Ramtha deviendront le Guide Hitler et le Maître JZK/Ramtha à la faveur d’un culte de la personnalité qui pourra rejaillir sur les partisans pour devenir un culte de soi-même. « Au nom de quoi » est plus vaste car il s’insinue dans tout ce qui participe à un espace commun pour le faire devenir étranger et hostile. Et transformer l’action de vivre en « un pouvoir de survivre ». Hitler écrivait « Ici l’art consiste exclusivement à procéder d’une façon tellement supérieure, qu’il en résulte une conviction générale sur la réalité d’un fait, la nécessité d’un événement, le caractère juste d’une nécessité. » 

Cette « façon tellement supérieure » de procéder, c’est l’élaboration et la prise de parole de l’homme-aryen pour Hitler et de l’homme-divin pour JZK/Ramtha. Selon Hitler, l’homme-aryen est l’homme originel caractérisé par « l’activité créatrice »(1), « l’étincelle divine du génie »(2). Ses facultés se révèlent « sitôt que le destin le met en présence de circonstances particulières »(3). Il est le créateur et le gardien de la civilisation grâce à des« dons extraordinaires »(3), à « l’idéalisme qui amène à reconnaître les privilèges de la force et de l’énergie «  pour en faire « un des éléments infinitésimaux de l’ordre qui donne à l’univers entier sa forme et son aspect »(4), à son sens pratique dédié à « la volonté de vivre »(5). Il croit aux« progrès de la civilisation sur une échelle sans fin »(6) et à une existence après la mort. Avec l’homme-divin selon JZK/Ramtha, « vous avez le pouvoir de devenir plus grand en vous ouvrant à un flux de pensées plus illimitée qui vous permet d’accroître votre génie, votre créativité et de conserver votre vie pour toujours » (Ramtha le livre blanc, Voyez Dieu p.77). Depuis plus de vingt ans, l’appel à préparer son abri souterrain est continu : « ce sont des changements nécessaires qui vous feront vous sentir en sécurité, vous sentirez que vous êtes prêts. En essence, ces changements sont un investissement pour une sécurité future qui vous aidera à avancer et à éviter une catastrophe imminente » (« La dernière valse des tyrans », intro. p.8). Une grande partie des enseignements de la RSE consiste à combiner une pratique spirituelle de sensibilité orientale avec une interprétation partiale des théories quantiques. À persuader que la focalisation des pensées crée la réalité de chacun; où tout ce qui existe dépend de « l’Observateur » (la conscience). « Et je déduisis que, si j’avais pu devenir le vent, c’était en raison de ma détermination absolue de devenir mon idéal, pour avoir constamment maintenu clairement dans ma pensée la vision de ce que je voulais devenir » (R.l.b., p.39).

À la faveur du besoin de sens en des temps indécis, ce fut l’ « efficacité » d’Hitler et de JZK/Ramtha d’élever l’opportunisme au rang de providence et d’en faire découler une « Tâche suprême de la vie » et un « Grand Œuvre » (référence que l’on retrouve dans l’alchimie et à la franc-maçonnerie) pour forger la « conviction générale » d’une épreuve ultime. Car à défaut d’être révélée, la supériorité prendra forme avant tout dans la critique d’une organisation humaine décrite comme corrompue par des forces travaillant à la décadence de l’humanité et à son asservissement. Pour Hitler, ces forces étaient « les juifs » : « Qu’il s’agisse de questions de droit général ou de monstruosités de la vie économiques, de phénomènes de décadence d’une civilisation ou de dégénérescence politique, de la faillite de l’instruction scolaire ou de la mauvaise influence qu’exerce la presse sur les adultes, le mal vient toujours et partout, si l’on va au fond des choses, de ce que l’on n’a pas tenu compte de la race à laquelle appartient le peuple en question ou pas aperçu le danger que faisait courir à la race un peuple étranger. » Pour JZK/Ramtha, ce sont « les hommes gris » autour de la famille Rothschild, juive, qui créent et financent un « Nouvel Ordre Mondial » :« Vous vivez et vous avez vécu à l’âge des tyrans. Les hommes gris possèdent le monde. Ils ne perçoivent pas le monde comme étant constitué de démocraties et de pays individuels. Ils ne connaisssent pas les frontières. Les lois ne les préoccupent pas parce qu’ils influencent les lois. Ils possèdent le monde parce qu’ils en contrôlent l’argent. »

Selon le « guide » Hitler et le « maître » JZK/Ramtha, « l’homme-aryen » et « l’homme-divin » sont donc menacés par une conspiration juive avant tout. Car une conspiration ça dissout les questionnements individuels dans un mécontentement populaire en surface, populiste en profondeur. Ça participe à une croyance sous la pression d’un quotidien. Ça met sur la place publique un bouc émissaire qui porte la responsabilité des maux d’une société. Ça fait parler. Ça fait écrire. Ça laisse à penser. Ça peut figurer un obstacle démesuré entraînant un sentiment d’impuissance. La responsabilité des juifs et des « hommes gris » juifs devait donc faire l’objet d’une démonstration pour « qu’il en résulte une conviction générale sur la réalité d’un fait« . Hitler et JZK/Ramtha vont ainsi diffuser une même chronologie s’appuyant largement sur le canular historique des « Protocoles de Sion ».

Voici la chronologie reconstituée et les arguments développés par JZK/Ramtha dans « La dernière valse des tyrans » (version réactualisée de 2009, approche de 2012 oblige):

  • Il y a 35 000 ans  Début de la « terreur » des conquêtes « souvent au nom de Dieu » pour acquérir ou préserver un pouvoir qui révèle« l’ego altéré » ou « Antéchrist »  
  • Il y a 6 000 ans La destruction et le pillage deviennent une « coutume », un « droit » des conquérants.
  • Jusqu’à Napoléon les conquérants à la façon de César ne recherchent pas de financement avant d’envahir des pays.
  • 1776 Adam Weishaupt crée la société des « Illuminati » en Bavière, en lien avec les Rothschild.
  • Fin XVIIIe-XIXeme siècle un « individu opportuniste » finance Napoléon et « s’arrange pour être payé grâce au butin » des guerres. La famille Rothschild, juive, « cosmopolite », en quête de pouvoir, spécule sur les guerres sans fidélité à un camp, marquant la naissance des « hommes gris ».
  • 1815 Renseigné sur l’issue de la bataille de Waterloo et la défaite de Napoléon avant que la nouvelle soit publique en Angleterre, Nathan Rothschild influence et spécule sur les échanges de titres en bourse de Londres.
  • Vers 1820 Grâce à leurs richesses, les 5 fils Rothschild obtiennent d’être nommés barons par l’empereur François 1er d’Autriche. Ils ont des succursales bancaires à Londres, Paris, Vienne, Francfort, Naples et commencent à influencer les gouvernements et rois d’Europe.
  • 1857  les « hommes gris » Rothschild planifient des conflits jusqu’à la seconde guerre mondiale en Europe.
  • 1861  les « hommes gris » et les fabricants d’armes prétextent l’abolition de l’esclavage pour déclencher la guerre de Sécession et s’emparer des richesses du Sud.
  • 1865 les « hommes gris » font assassiner le Président Lincoln à cause de sa politique monétaire tournée vers l’indépendance.
  • 1898 les « hommes gris » qui possèdent les médias manipulent l’opinion pour attaquer la colonie espagnole Cuba.
  • 1901 les « hommes gris » font assassiner le Pdt McKinley à cause de sa politique économique qui leur était défavorable.
  • 1912 les « hommes gris » soutiennent l’élection du Pdt Wilson pour s’assurer du renforcement des impôts, du vote de la loi sur la Réserve Fédérale afin d’imprimer la monnaie à leur guise.
  • 1914 les « hommes gris » créent la 1ère Guerre mondiale pour assujettir l’Europe et pour entrainer l’endettement des États-Unis.
  • 1917 les « hommes gris » se sont inspirés de Marx pour batir le « Nouvel Ordre Mondial » et le contrôle des masses par une élite. Ils financent Lénine et Révolution bolchévique pour créer une polarisation du monde, et stimuler des conflits en confrontant un désir démocratique à des dictatures, piller les ressources naturelles des pays destabilisés, favoriser la pauvreté des paysans et créer une dépendances aux villes.
  • 1920 les « hommes gris » sont désormais organisés en 12 familles, propriétaires des banques internationales et de la Suisse. Ils ont créé une Réserve Fédérale dans chaque pays important pour« imprimer le papier-monnaie à leur guise ».
  • 1939 Les « hommes gris » financent Hitler pour sortir de la Grande Dépression de 1929.
  • 1974  les « hommes gris » contraignent Nixon à démissionner.
  • 30 mars 1981 Le Pdt Reagan qui « aimait Dieu et avait une conscience élevé », conscient de la conspiration des « hommes gris » renforce la défense militaire, le protectionnisme. Les « hommes gris » tentent de l’assassiner parce qu’il « n’était pas complétement » leur marionnette.
  • 1987 les « homme gris » s’opposent au projet de Banque Centrale du Pdt Reagan et font démissionner Paul Volcker de la Réserve Fédérale pour l’affaiblir. Les « hommes gris » provoquent le « Lundi noir » boursier (19 octobre) pour mettre en garde les gouvernements qui n’augmenteraient pas les impôts afin de rembourser la dette nationale. Seuls l’Irak, l’Iran et Cuba ne sont pas « sous la tutelle absolue » des « hommes gris »

Et voici « l’articulation historique » reconstituée qui est développée par Hitler dans « Mein Kampf » :

  • A/ Au premier signe d’une activité économique, « le juif » se présente comme marchand étranger à un peuple accueillant.
  • B/ « Le juif » fait sa place non comme producteur mais comme intermédiaire, se met en situation de monopole, et prête de l’argent avec des intérets à un peuple peu au fait des mécanismes financiers.
  • C/ « Le juif » se construit un empire économique dans le pays où il s’établit.
  • D/ « Le juif » étend son monopole au foncier et commence à exploiter les paysans. Le peuple réalise à qui il a à faire.
  • E/ Alors le « juif » se rapproche du pouvoir et en devient familier même si la loi lui empêche désormais d’acquérir des terres.
  • F/ « Le juif » assujettit les pouvoirs en leur prêtant de l’argent.
  • G/ « Le juif » obtient un anoblissement, voire se convertit, tandis que le pouvoir sombre en décadence et que la pression sur le peuple augmente.
  • H/ « Le juif » acquiert la nationalité du peuple qui l’a accueilli mais préserve son sang pur. Il veut maintenant étendre sa domination.
  • I/ « Le juif » continue d’entourer les puissants mais cultive une image de bienveillance pour le progrès du peuple tout en entrainant la division de la société en classes. Son influence grandit sur la Bourse, la franc-maçonnerie, la presse pour manipuler l’opinion publique. Son but devient la démocratie, en fait l’hégémonie du parlementarisme pour supprimer les personnalités et placer des pantins aux postes d’influence.
  • J/ L’évolution économique conduit à la prolétarisation des artisans et des cultivateurs qui quittent la campagne pour la ville, perdent la notion de droit, de propriété, et sont exploités. Les employés de l’état deviennent des fonctionnaires sans idéal. Le « juif » incarne le capitalisme mais se place aussi à la tête de mouvements contestataires marxistes pour mieux les contrôler et profiter d’une fausse polarisation de la société. L’objectif du « juif » est d’éliminer ses ennemis, détruire l’économie nationale pour imposer la Bourse internationale, conquérir le monde économiquement et politiquement.
  • K/ Les « juifs » ébranlent les économies pour acheter les entreprises sociales, soumettent des pays en organisant des guerres, font s’effondrer les valeurs.
  • L/ Après la conquête économique et politique, le « juif démocrate et ami du peuple donne naissance au juif sanguinaire et tyran des peuples ».

Le sujet théologique n’est pas abordé, ou plutôt la foi religieuse est déniée aux « juifs » et « hommes gris ». Pour JZK/Ramtha : « Souvenez-vous, ces familles ne prêtaient allégeance à aucun pays, à aucune de ses lois et à aucune croyance religieuse ». Pour Hitler : « L’État juif ne fut jamais délimité dans l’espace ; répandu sans limites dans l’univers, il comprend cependant exclusivement les membres d’une même race. C’est pour cela que ce peuple a formé partout un État dans l’État. C’est l’un des tours de passe-passe les plus ingénieux au monde que d’avoir fait naviguer cet État sous l’étiquette de «religion», et de lui assurer ainsi la tolérance que l’Aryen est toujours prêt à accorder à la croyance religieuse. En réalité, la religion de Moïse n’est rien d’autre que la doctrine de la conservation de la race juive. C’est pour cela qu’elle embrasse aussi presque tout le domaine des sciences sociales, politiques et économiques qui peuvent s’y rapporter. » et encore « Les Juifs ont toujours formé un peuple doué de caractères propres à sa race ; ils n’ont jamais été simplement les fidèles d’une religion particulière ; mais, pour pouvoir progresser, il leur a fallu trouver un moyen de détourner d’eux une attention qui pouvait être gênante. Le moyen le plus pratique et en même temps le plus propre à endormir les soupçons n’était-il pas de mettre en avant le concept, emprunté, de communauté religieuse ? Car ici aussi tout est copié, ou, pour mieux dire, volé ; par nature, le Juif ne peut posséder une organisation religieuse, puisqu’il ne connaît aucune forme d’idéalisme et que, par suite, la foi en l’au-delà lui est complètement étrangère. Mais, d’après les conceptions aryennes, on ne peut se représenter une religion à laquelle manquerait, sous une forme quelconque, la conviction que l’existence d’un homme continue après sa mort. »

Le complot que déclinent Hitler et JZK/Ramtha est donc semblable : « les juifs » et « les hommes-gris » (juifs avant tout), contrôlent l’économie et infiltrent l’espace politique, pour détenir le pouvoir et exploiter les populations. Alors peut-être faut-il envisager que l’argumentation centrée contre « le juif » chez Hitler puisse passer auprès des partisans de JZK/Ramtha comme discutable ou secondaire. Et suggérer à ceux qui l’entendent ainsi d’y regarder de plus près, en répondant —pourquoi pas— à l’invitation de JZK/Ramtha. Son livre « La dernière valse des tyrans » prétend dénoncer et identifier « les tyrans » responsables des menaces pesant sur le monde. Renvoyant à un ouvrage dans une note en bas de la page 25 (cf.chapitre 2), elle place la naissance identifiée des « hommes-gris » en 1815 avec un délit d’initié de Nathan Rothschild. La page suivante, elle interpelle le lecteur : « Après le tournant du dix-neuvième siècle, un grand homme hérita de cette magnifique stratégie d’affaires et des activités naissantes des hommes gris. Le nom de cet homme des années 1800 était Rothschild. Souvenez-vous en, car vous commencerez à voir l’effritement de l’égalité entre les êtres humains orchestré par cette famille à l’échelle de la planète. »Pour arriver en page 69 (cf.chapitre 5) à dénoncer l’achat massif par les « très avisés » Rothschild des titres pétroliers du « grand public » lors de la chute« planifiée » de la bourse en 1987.  Un chapitre 5 qui annonce également que« Dans les jours à venir, la nature va guérir ses plaies afin de pouvoir continuer à vivre. Elle se débarassera de ce qui la fait souffrir ».

Suivant le fil de la démonstration : en 1815 « déjà » les Rothschild, en 1987 « encore » les Rothschild. JZK/Ramtha emmène le lecteur sur le terrain de l’incarnation familiale du complot entraînant l’argument de la transmission et avec lui, ceux de l’hérédité et de la génétique. Autour des Rothschild d’autres noms, Adam Weishaupt, Karl Marx, Lénine, Sigmund Freud donnent au complot une dimension « raciale ». À ce stade, l’allusion aux« 12 familles »contrôlant un réseau bancaire mondiale trouve sans doute un écho auprès de ceux pour qui les « 12 tribus d’Israël » fait sens. Puis de génétique à raciale, la conspiration prend encore une autre forme lorsque « juif » et « hommes-gris » sont utilisés pour définir des caractéristiques : « avide », « cupide », « cosmopolite », « parasite », « élitiste », « opportuniste », « infidèle », « manipulateur », « hypocrite », « calculateur », « spéculateur », « comploteur », « tentaculaire », « assoiffé de pouvoir »… Ainsi par extension, ceux qui ne sont pas « juifs » ou « homme-gris » le deviendront-ils désignés par Hitler ou JZK/Ramtha comme « altérés » dans une tentative de généralisation des consciences, des comportements et de typologie sociale. Ceux qui s’opposeraient ou ne rallieraient pas la position de l’un et de l’autre seront-ils suspectés au mieux de « complaisance », au pire de « complicité » pour radicaliser les opinions.

Dans « La dernière valse des tyrans » (chapitre 2, « Napoléon et la naissance des hommes gris »), JZK/Ramtha prétend dénoncer et identifier l’origine d’un complot mondial. La démonstration se veut historique. Sur ce sujet comme sur d’autres, JZK/Ramtha pèse de toute son influence dans la façon dont elle est perçue mariant complicité, omniscience, spiritualité et humour : « Je vous parle d’un sujet que seules de rares entités ont osé partager avec vous et je présume que je suis très audacieux! »(7). À la lecture, la trame du complot l’emporte sur les faits. Il faut prendre le temps de s’arrêter aux implications des quelques références et événements. Ces derniers permettent d’évaluer les procédés que l’on retrouve dans la communication de la Ramtha’s School of Enlightenment (RSE).

Commençons par les deux citations attribuées par JZK/Ramtha à M.C. Fagan pour appuyer la révélation de ce « gouvernement mondial unique/Nouvel Ordre Mondial ». Aux États-Unis en 1945, M.Fagan, scénariste et metteur en scène, décrivait une menace communiste en prétendant avoir eu accès à des documents secrets sur la rencontre de Yalta. En 1967,  il réalise une série d’enregistrements pour dénoncer un complot plus vaste que ne le laissent entendre les extraits choisis par JZK/Ramtha. De 1945 à 1967, les théories parfois confondues avec un patriotisme radical dénonçaient pêle-mêle un complot satanique, des institutions et leurs représentants, le mouvement pour les droits civiques des noirs, l’homosexualité, les acteurs communistes, juifs, la tolérance religieuse et autres. L’engagement de M.Fagan renvoie aux évolutions de la société américaine et à l’histoire tout court. S’il est évident que les deux citations choisies par JZK/Ramtha servent sa démonstration, il faut commencer par rétablir leur exactitude à la source (8).

JZK/Ramtha citant M.Fagan : « Les Rothschild ont financé cette opération et chaque guerre depuis cette époque, en commençant par la révolution française » (9),
M.Fagan : « Naturally, the Rothschilds financed that operation, and every war since then, beginning with the French Revolution, has been promoted by the Illuminati operating under various names and guises. » (8)
Trad.« Naturellement, les Rothschild ont financé cette opération, et chaque guerre depuis lors, en commençant par la Révolution Française, favorisée par le mouvement Illuminati sous des noms et apparences variés. »

JZK/Ramtha citant M.Fagan : « La 2ème guerre mondiale, si elle était propice et nécessaire, fut donc fomentée en utilisant les controverses entre les partis politiques fascistes et zionistes. Notons aussi que Krupp, les Warburg, les Rothschild et d’autres banquiers internationaux financèrent Hitler. Le massacre des présumés six millions de juifs massacrés par Hitler n’a jamais causé le moindre remord aux banquiers internationaux juifs. »(10).
M.Fagan : « World War II, when and if necessary, was to be fomented by using the controversies between Fascists and political zionists, and here let it be noted that Hitler was financed by Krupp, the Warburgs, the Rothschilds, and other internationalist bankers and that the slaughter of the supposed 600,000 Jews by Hitler didn’t bother the Jewish internationalist bankers at all. »(8)
Trad. : « La deuxième guerre mondiale, (?), a été fomentée en utilisant les controverses entre les politiques fascistes et sionistes, et il est à noter que Hitler fut financé par les Krupp, les Warburg, les Rothschilds, et d’autres banquiers internationaux et que le massacre de supposés 600 000 juifs par Hitler n’a pas du tout contrarié les banquiers de l’internationale juive. »

Quoiqu’incomplète, la première citation reste fidèle à l’esprit. La seconde en revanche modifie l’argumentation de M.Fagan pour ce qui concerne le nombre de juifs tués. Le terme « …présumés… » assumé par JZK/Ramtha ne remet pas en question la terminologie des positions révisionnistes et négationnistes. Les propos de M.Fagan dans le reste des enregistrements sont plus précis encore faisant des juifs tués sous le nazisme un moyen pour les Illuminati de détourner l’attention, et leur nombre une exagération.

« The opposing sides were then to be armed and incidents provided which would cause them to fight and weaken themselves and gradually destroy national governments and religious institutions. Again I say, the very conditions in the world today. And at this point let me stress a prime feature of the Illuminati plans. When and if their blueprint for world control, the « Protocols of the Elders of Zion », is discovered and exposed, they would wipe all the Jews off the face of the earth in order to divert suspicions from themselves. If you think this is far fetched, bear in mind that they permitted Hitler, a liberal socialist himself, who was financed by corrupt Kennedys, the Warburgs, and the Rothschilds, to incinerate 600,000 Jews. »… « Thus craftily inspired and coached by his financial advisers, the Warburgs, Rothschilds, and all the Illuminati masterminds, he blamed the Jews for the hated Versailles Treaty and for the financial ruination that followed the war. The rest is history. We know all about the Hitler concentration camps and the incineration of hundreds of thousands of Jews. Not the 6,000,000 nor even the 600,000 claimed by the conspirators, but it was enough. »(8)

Comment ne pas mettre en perspective l’exploitation du complot véhiculé par M.C. Fagan en son temps et JZK/Ramtha parmi d’autres, avec la comptabilité impossible en dizaines de millions de morts civils et militaires, d’après une opinion, une nationalité, une confession, une culture, un mode de vie, une différence ?

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Communauté d’intérêts et cercles vertueux

Lorsque la société JZK Inc de Judith « Zebra » Knight (JZK) a déposé les disciplines dispensées par la Ramtha’s School of Enlightenment (RSE) afin de les protéger légalement, elle a fait appel aux services de l’avocat Brian J. Coyne. Outre JZK, l’avocat a également déposé la marque « SC Superconsciousness© », magazine dont est propriétaire Jair Robles Barajas, étudiant à la RSE; et la marque « Create n dance© » pour Jacqui Davis, également étudiante RSE.

En 1994, Stanley N.Tenen et Cynthia Tenen, au titre de la « Meru Foundation » ont entamé une procédure contre Daniel Winter. Ils ont reproché à ce dernier d’utiliser sans autorisation des éléments des projets de la « Meru Foundation » concernant « l’étude de l’origine et de la nature de l’alphabet hébraïque, sa structure mathématique et géométrique » (cosmologie, géométries sacrées, interprétation de la kabbale). En 1998, S. Tenen, représenté par l’avocat Brian J. Coyne obtient gain de cause et condamnation de D. Winter (1). Parallèlement à cette affaire, S.Tenen s’est également plaint de l’utilisation par Drunvalo Melchizedek (« Flower of life© », Fleur de vie) de certaines de ses recherches (2).

Parmi les conseillers de la « Meru Foundation » de Stanley Tenen figurent Fred Alan Wolf et Richard C. Hoagland (3). Fred Alan Wolf a fait partie des intervenants dans le film-documentaire « What the bleep do we know?! », dont un des metteurs en scène était étudiant à la RSE et qui faisait une large place à JZK/Ramtha. Richard Hoagland est un écrivain américain (depuis 1987) dont les thèmes de prédilection sont les relations entre la NASA et la franc-maçonnerie, les traces de civilisation sur Mars, et d’autres planètes. Lorsque R. Hoagland a affirmé en 2011 que des photos de la comète Elenin avait une structure en tétrahèdre, la RSE s’est empressée de le citer comme source pour communiquer auprès de ces « étudiants » sur la « Merkabah ».

L’actualité de la comète Élenin en 2011 a donc pu relancer celle de R. Hoagland et d’autres, en participant par exemple à une conférence commune d’un « Projet Camelot »avec Carl Johan Calleman, un des auteurs qui a le plus tenté avec Drunvalo Melchizedek de rattacher le calendrier maya à la date de 2012, à des interprétations de prophéties hopi et chrétiennes (6).

Merkabah, Merkebah, Merkaba, Merkavah … « véhicule spirituel » à géométrie variable et si possible source de revenus fixes pourrait-on croire : « C&E© (JZK/Ramtha, Ramtha’s School of Enlightenment), Merkabah (Drunvalo Melchizedek/Thot – « Fleur de vie » – School of Remembering ) / Vortexijah (Ananda Bosman)/ Holon (Tom Kenyon/Hathors, compagnon de Judi Pope Koteen collaboratrice sur le livre « La dernière valse des tyrans »)… en 2012 plus encore, des conférences, des livres, des séminaires, des CD, des écoles…


D’un profit

 


Elizabeth Clare Prophet et Antony Sutton

Elizabeth Clare Prophet qui se réclamait de la « Great White Brotherhood », par rapport à quoi s’est également située JZK/Ramtha, développait également des discours politiques. Ici, un séminaire avec A.C. Sutton auquel E.C. Prophet fait référence au moins à partir de 1984 (cf discours « The flame of freedom speaks! », 4 juillet 1984 – Montana).

Interview Elizabeth Clare Prophet avec Antony C. Sutton sur le thème « The Order » (1983,1984). Date possible : Royal Teton Ranch, 1987.

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Sources :

(1) »Tout ce que nous avons aujourd’hui devant nous de civilisation humaine, de produits de l’art, de la science et de la technique est presque exclusivement le fruit de l’activité créatrice des Aryens. Ce fait permet de conclure par réciproque, et non sans raison, qu’ils ont été seuls les fondateurs d’une humanité supérieure et, par suite, qu’ils représentent le type primitif de ce que nous entendons sous le nom d’ « homme « . »

(2) »L’Aryen est le Prométhée de l’humanité ; l’étincelle divine du génie a de tout temps jailli de son front lumineux ; il a toujours allumé à nouveau ce feu qui, sous la forme de la connaissance, éclairait la nuit recouvrant les mystères obstinément muets et montrait ainsi à l’homme le chemin qu’il devait gravir pour devenir le maître des autres êtres vivant sur cette terre. Si on le faisait disparaître, une profonde obscurité descendrait sur la terre; en quelques siècles, la civilisation humaine s’évanouirait et le monde deviendrait un désert. »

(3) »Le vrai génie est inné ; il n’est jamais le fruit de l’éducation ou de l’étude. Si cela est vrai, comme nous l’avons déjà fait remarquer, quand il s’agit d’un individu, ce l’est aussi quand il est question de la race. Les peuples qui manifestent une activité créatrice ont, dès leur origine, le don de créer, même quand ce don échappe aux yeux des observateurs superficiels. Ici, également, la réputation d’un peuple de génie est la conséquence des actes accomplis par lui, car le reste du monde est incapable de reconnaître le génie en soi, il n’en perçoit que les manifestations tangibles sous formes d’inventions, découvertes, édifices, images, etc ; mais ici aussi, il faut encore beaucoup de temps pour que le monde parvienne à reconnaître le génie. De même que chez un individu de grande valeur les dons du génie, ou du moins des dons extraordinaires, sous l’aiguillon de circonstances particulières, s’efforcent de se réaliser dans la pratique, il se peut que, dans la vie des peuples, la mise en œuvre effective de forces et facultés créatrices en puissance ne se produise que lorsque des conditions déterminées les y invitent. L’exemple le plus probant de ce fait nous est donné par la race dépositaire du développement de la civilisation humaine, c’est-à-dire, par les Aryens. Sitôt que le destin les met en présence de circonstances particulières, ils commencent à développer sur un rythme de plus en plus rapide les facultés qui étaient en eux et à les couler dans des moules leur donnant des formes tangibles. »

(4) « Il est de première nécessité de se convaincre que l’idéalisme n’est pas une manifestation négligeable du sentiment, mais qu’au contraire il est en réalité, et sera toujours, la condition préalable de ce que nous appelons civilisation humaine, et même qu’il a seul créé le concept de « l’homme ». C’est à cette disposition d’esprit intime que l’Aryen doit sa situation dans le monde et que le monde doit d’avoir des hommes ; car elle seule a tiré de l’idée pure la force créatrice qui, en associant par une union unique en son genre la force brutale du poing à l’intelligence du génie, a créé les monuments de la civilisation humaine. Sans l’idéalisme, toutes les facultés de l’esprit, même les plus éblouissantes, ne seraient que l’esprit en soi, c’est-à-dire une apparence extérieure sans valeur profonde, mais jamais une force créatrice. Mais, comme l’idéalisme n’est pas autre chose que la subordination des intérêts et de la vie de l’individu à ceux de la communauté et que cela est, à son tour, la condition préalable pour que puissent naître les formations organisées de tous genres, l’idéalisme répond en dernière analyse aux fins voulues par la nature. Seul, il amène l’homme à reconnaître volontairement les privilèges de la force et de l’énergie et fait de lui un des éléments infinitésimaux de l’ordre qui donne à l’univers entier sa forme et son aspect. « 

(5) « Si l’on se demande quelles sont les causes profondes de l’importance prédominante de l’aryanisme, on peut répondre que cette importance provient moins de la vigueur dont était doué chez les Aryens cet instinct, que de la façon particulière dont il se manifestait. La volonté de vivre est, considérée au point de vue subjectif, également forte chez tous les hommes ; elle n’est différente que par la façon dont elle se réalise dans la pratique. Dans le genre de vie le plus primitif, l’instinct de conservation ne va pas au delà du souci que l’individu a de son moi. L’égoïsme, pour employer le terme par lequel nous désignons cette disposition morbide, est si absolu qu’il englobe même la durée, de sorte que le moment présent prétend tout avoir et n’accorde rien aux heures qui vont venir. C’est l’état de l’animal qui ne vit que pour lui, cherche sa nourriture chaque fois qu’il a faim et ne combat que pour défendre sa propre vie. Tant que l’instinct de conservation ne se manifeste que de cette façon, il n’y a pas de base pour la formation d’une communauté, serait-ce même la forme la plus primitive de la famille. Déjà la vie en commun de mâles et de femelles, dépassant le simple accouplement, exige un élargissement de l’instinct de conservation, puisque le souci que l’individu avait de son moi et les combats qu’il livrait pour le défendre tiennent maintenant compte du second élément du couple ; le mâle cherche aussi parfois de la nourriture aussi pour sa femelle ; la plupart du temps tous deux la cherchent pour leurs petits. L’un s’emploie presque toujours à protéger l’autre, de sorte qu’on trouve ici les manifestations premières, bien qu’extrêmement rudimentaires, de l’esprit de sacrifice. Dans la mesure où cet esprit s’étend au delà des limites étroites de la famille, naît la condition primordiale qui permettra la formation d’associations plus vastes et enfin de véritables Etats. Cette faculté est très peu développée chez les races d’hommes de la plus basse espèce, de sorte qu’elles en restent souvent au stade familial. Plus les hommes sont portés à rejeter au second plan leurs intérêts personnels, plus grande est leur capacité de fonder des communautés étendues.

(6) »Les progrès de l’humanité sont une ascension sur une échelle sans fin; on ne s’élève pas sans avoir gravi les échelons inférieurs. L’Aryen a donc dû parcourir le chemin que lui indiquait la réalité et non pas celui dont rêve l’imagination d’un égalitarisme moderne. Le chemin réel est dur et pénible, mais il conduit finalement au but vers lequel le pacifiste voudrait voir parvenir l’humanité; mais, en réalité, ses rêveries l’en écartent plus qu’elles ne l’en rapprochent. »

(7) p.31 / (9) p.26 / (10)p.33 / »La dernière valse des tyrans » La prophétie, Nouvelle version, Ramtha, ADA éditions
(8) Enregistrements de M.Fagan à l’adresse => usa-the-republic.com/audio/index.html
et transcription des enregistrements à => usa-the-republic.com/illuminati/cfr_1.html

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