sur l’influence de Judith « Zebra » Knight, à partir du personnage « Ramtha » et de l’ « École de Sagesse de Ramtha ».

L’influence de Judy « Zebra » Knight née Judith Darlene Hampton, a puisé dans des opinions, des convictions et des événements pour façonner le personnage de « Ramtha ». Née aux États-Unis en 1946, enfant d’après le New Deal, d’après la Seconde Guerre Mondiale et de la « Guerre-froide ». Adolescente témoin de la conquête spatiale, de mouvements de revendications et de contestations. Jeune adulte confrontée à l’affaire du Watergate, à la guerre du Vietnam, à la vague hippie ; et encore…

Les mouvements « contre-culturels » des années 1960 avaient porté des espoirs et des inquiétudes. Des appels d’air et des raidissements dans une période intense de confrontations entre générations, dans les familles et en chacun. Dans des chocs autour d’une vie en héritage et en perspective. Conformisme. Tradition. Ordre. Système. À quoi répondrait l’effervescence de mobilisations parfois vécues en liberté idéalisée, libération romantique, délivrance mystique. Sinon traversées. Forcément convoitées.

D’autres pays que les États-Unis ont éprouvé des interrogations comparables dans la même période. Des engagements ont pu puiser dans des fonds communs tandis que des histoires et des cultures animaient des ressorts particuliers. Parmi lesquels un « potentiel humain », l’émergence d’une « nouvelle conscience ». Il y aura aussi eu des obsessions qui se seront greffées aux tâtonnements d’un « homme nouveau » depuis les arguments de valeurs à défendre à ceux d’un bonheur à structurer. Le tassement des contestations dans les années 1970 aura aussi eu des effets et des modes.

L’expression « JZK/Ramtha », substitut d’autorité, a capté des discours et des attentes contrastées. Début 1980, des femmes et des hommes allaient l’écouter pour ce qui semblait être une différence. Une recherche de sens allant de questionnements en préoccupations plus immédiates. — Qu’est-ce que croire? La perfection? Une pensée contemplative? La réalité? Sommes-nous seuls? Dieu?— côtoyaient — Survivre? Est-ce un bon placement? Comment s’en sortir? Dois-je le quitter? Quels sont les endroits sûrs? Qu’adviendra-t-il demain?—

Face aux interrogations existentielles et pragmatiques, la réponse « Vous êtes Dieu » ou « Vous êtes des dieux » a tenté de passer pour l’amorce d’un éveil. JZK/Ramtha en porte-parole et la Ramtha’s School of Enlightenment en organisation. L’affirmation selon laquelle chacun est à l’origine une entité divine aliénée par la condition humaine rejoignait quelques slogans. L’adhésion doit pour fonctionner être perçue comme un processus. Une promesse de cesser d’être étranger à soi qui permettrait de désigner qui et quoi empêchent d’être. Dieu décrété, l’inconnu et l’inexpliqué abolis, c’est le retour de l’incompréhensible et de l’injustifiable. Ce qui est « autre » peut ainsi devenir une aberration.

De là, quelques hypothèses.

Sur un recrutement d’après une « souveraineté spirituelle menacée » pour s’insinuer dans l’intime. Par exemple, par des références chrétiennes omniprésentes ou une attention à vouloir rattacher des bribes d’un personnage épique à la « Bhagavad Gita » et au « Ramayana », quand d’autres passages font écho aux méthodes du mouvement « New Thought » ou au texte « Protocoles des sages de Sion ». Le personnage « Ramtha » n’agit-il pas simplement en introduction plutôt qu’en initiation ? Du récit d’une humiliation pour prétendre agir en légitime défense au nom d’un groupe, afin de consacrer un guide qui la furie passée reviendrait… exalterait une « survie » et un « être supérieur ». Déjà. Encore.

JZK/Ramtha a compilé sur son expression un nombre significatif d’allusions à des textes, à des personnalités, à des figures. D’où la tentative de remonter aux sources au moment d’interroger l’entreprise sur ses motivations. Avec l’éventualité que certaines références contestent et démentent les prolongements qu’elle propose. Un détournement pour s’attirer une légitimité et une reconnaissance. Un autre à fondre des contributions singulières dans un discours unique et un périmètre restreint. Quel serait son apport en dehors d’un style ?

En produisant le personnage « Ramtha » d’après un contexte, Judith « Zebra » Knight a recyclé des centres d’intérêt qui pouvaient rencontrer des affinités et susciter des curiosités. Une reprise de thèmes, après tout… Une reprise de thèses, tout de même. Comment distinguer le passage d’une révélation à une obsession ? Comme de chercher à démontrer l’histoire par l’actualité. Quand tout se complique des interprétations et des ambitions : d’où l’on parle ? Avec quels objectifs ? En se joignant à qui ?

À ses débuts, JZK/Ramtha avait pris le statut d’église avant d’opter pour celui d’entreprise. Que penser de succès alors contemporains et des opportunités d’offres commerciales ? À proposer un éventail d’activités qui pouvait s’inspirer de précédents immédiats. À développer une trame proche des séminaires de motivation en vogue, associant un « développement personnel » à une forme de réussite. À composer une expression et un engagement.

Que devait faire JZK/Ramtha pour émerger et construire un succès ? Occuper un espace avec des concurrences. Escamoter des questions pour formuler des problèmes et un traitement balisé en manuels, sessions et en groupes, rendement oblige. L’histoire, les séminaires pouvaient n’être que des variations d’après quelques modèles. Qu’est-ce-qu’une réussite individuelle qui s’inspire et se nourrit des échecs collectifs sans les confondre ? En les confortant ? De ces duperies qui sapent au moral et font dire d’un lien consenti « on ne m’y reprendra pas ».

Hypothèse de pouvoir être pris. De pouvoir s’habituer. D’être habitué. À croire que tout peut être produit. Des promesses de signes extérieurs qui pénètrent codifiées. Qui font de l’être un symptôme du dehors au-dedans. D’où la possibilité de résister à la bonne mauvaise foi d’un choix par défaut.


Témoignage

Les bouteilles d’eau et les conserves avaient commencé à être accumulées dans l’appartement, accompagné d’un « ça ne coûte rien d’être prêt, on ne sait jamais ». J’ignorais ce qui s’ajoutait à une incertitude ambiante. Peut-être un peu plus que ce que ses proches « ne pourraient pas comprendre » d’ambiguïtés préservées. Des détails du quotidien ont signifié les enjeux particuliers de certaines expressions et attitudes. De ce film « What the bleep do we know?! » (« Que sait-on vraiment de la réalité?! ») qui devait illustrer l’évidence d’une démarche. D’un passage par la « Ramtha’s School of Enlightenment ». Nous n’avons pas résisté à la permanence d’un calendrier des « temps à venir ». La pression de l’engagement et les suggestions continues de « signes » ont installé une tension qu’elle n’arrivait pas à partager, que je ne savais pas comment exprimer. Notre vie commune a subi l’épreuve de ce que JZK/Ramtha lui inspirait à ce moment. Ces pages sont mon témoignage de ce qui est accessible et à mettre en perspective, sans avoir fait l’expérience de la RSE de l’intérieur.

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